vendredi 29 juin 2012

A bientôt

Mea culpa mea maxima culpa
Je n'ai pas été sérieuse, je n'ai pas fait mes devoirs de 366 je baisse la tête et je suis très coupable.
Ouh la vilaine fille

Je n'avais qu'un mot dans la tête: vacances.
Qui ne collait pas avec les consignes.
Alors j'ai osé laisser filer le temps et j'étais libre comme un cheval qui s'échappe
Alors merci au 366...
J'ai trouvé la porte de l'oubli

PS: départ imminent pour quelques semaines de repos. Direction Barcelonnette, soleil obligatoire (?), calepin et consignes dans le sac à dos...Bonnes vacances à tous :-)




lundi 25 juin 2012

25/06/2012 (85/366)

Présentation de 


J’avais tu mon histoire d’abeilles. Un conte vrai, que j’avais gardé pour moi, comme un trésor. L’essaim magnifique accroché à une branche de noisetier dans mon jardin, samedi. La capture facile. De grosses abeilles douces. Les quelques insectes égarés qui restaient accrochés aux branchettes dimanche matin.
En écho, je reçois ce matin un powerpoint d’images, comme il en circule des milliers sur internet.
Ce diaporama décrit une chasse au miel dans l’Himalaya. Un pillage de colonies d’abeilles sauvages : ceux qui le pratiquent sont présentés comme des grimpeurs émérites et courageux. Certes. Parce que les colonies se trouvent sur des falaises abruptes, parce que les abeilles piquent les hommes qui les attaquent, parce que c’est traditionnel, dangereux et spectaculaire.
Les pilleurs sont des héros et les abeilles de méchantes bêtes qui piquent.
J’ai envie de refaire le diaporama, en inversant les commentaires.

mercredi 20 juin 2012

20/06/2012 (84/366)

La fin de

Catastrophe, je suis tombée dans le panneau. Démasquée. Copié sur Number K . Même pas fait exprès. La naïve ! Sauf que j’ai fait pire, ou mieux, ça dépend : c’est la fin de ma bafouille du dix-neuf qui colle avec  la consigne du vingt. A croire qu’à l’image du rédacteur d’hier, j’avais lu le sujet avant.
Conclusion : on est tous des truands (Moi surtout)
Pour me punir je lirai jusqu’à la fin les 366 consignes du jour.
Mais pour que ce ne soit pas la fin du plaisir, on dira que j’oublierai tout.

mardi 19 juin 2012

19/06/2012 (83/366)

Qui, quoi, quand, où, comment et pourquoi ?


J’étudie ce matin une circulaire de trente-quatre pages. Portant sur l’organisation d’un scrutin, sa rédaction est exceptionnellement soignée. Cette fois-ci le rédacteur a eu le souci d’être compris par le lecteur. On retrouve tous les éléments indispensables à un projet conséquent, dans l’ordre de la consigne du jour, s’il vous plaît. A croire qu’il la connaissait avant ? J’en reste ébahie.
Et pourtant, une chose m’a dérangée. Selon la consigne, le « pourquoi » figurait en dernier, et même en annexe.
Appliquée au pied de la lettre, cette règle séduisante m’a finalement rappelé les symptômes de l’absurde.
Comme si la raison pour laquelle on agit n'avait, en réalité, guère d'importance.

18/06/2012 (82/366)

Réflexe
C’est un mot qui ne veut rien dire, ou si peu. Et pourtant, le voilà justement, dans toutes les paroles actuelles. Vous ne pouvez pas y échapper : c’est le tic verbal infernal du moment. Il m’agace tellement que sans y penser, sans le vouloir, dès la première apparition du mot, je compte le nombre de fois où il surgit dans le discours prononcé. Par exemple, K l’utilise au moins une fois par phrase. J’ai encore vérifié ce matin.
Cet automatisme stupide me pèse bientôt tout autant que d’entendre le mot lui-même. Comme si pour me défendre d’un tic, je devais en adopter un autre. Usant.

17/06/2012 (81/366)

C'est une petite annonce

J’ai une annonce à faire, plutôt une grande. Je n’ai rien à vendre, juste à raconter  mon bonheur du jour. Et c’est gratuit!
J’ai rencontré une orchidée, et pas des moindres. L’Orchis Bouc. Comme on dit quand c’est la première fois, c’est une coche et je suis  fière de ma trouvaille. Une grande plante hirsute, tant ses labelles allongés se redressent vers l’horizontale. D’accord, elle ne sent pas la rose, mais alors que je la croyais vilaine, toujours  grisâtre sur les planches des flores…la mienne était superbe. D’un léger brun lilas, une sorte de vieux rose justement. Une fleur  un peu passée, un pétale de pot-pourri.
Et pour que la plante soit vraiment très jolie, quelqu’un a dessiné un peu partout des points de couleur pourpre.
Un beau cadeau, l’Orchis Bouc.

vendredi 15 juin 2012

15/06/2012 (80/366)

C'est comme ça et pas autrement


A fait partie des collègues que j’apprécie. Ne sont pas légion. Italien d’origine, ex-militaire et rugbyman par-dessus le marché. Lui, c’est dans la voix qu’il a le soleil. Il chante. Dans les couloirs, si quelqu’un siffle un air de Verdi, c’est lui. Ou même quelque Kyrie d’une messe de Schubert.
Ce matin, au bureau, nous nous lamentions en chœur sur cette pluie infernale. Il dit « Mais qu’avons-nous fait au bon Dieu ? C’est depuis que  FH a été élu! » Je renchéris : « Oui, d'ailleurs il paraît que ce fut la même chose en 81 ! » A conclut, fataliste : « Donc, Dieu est de droite, c’est comme ça
Je saisis la perche qu’il me tend, sans le savoir : « et pas autrement ! »
J'ajoute : ‘ « D’ailleurs on s’en doutait un peu, n’est-ce-pas ? »
Un soupçon d’amusement dans les yeux, il me jette un regard, et sort, sans rien dire.

jeudi 14 juin 2012

14/06/2012 (79/366)

"Envie d'être à"

Aujourd’hui seize heures : il pleut. 
Une pluie parfaitement verticale, drue, mouillante et continue. Quelque chose de méthodique. Un côté destructeur.
L’accalmie aura duré à peine vingt-quatre heures.
Les roses de la Colline aux Oiseaux s’avachissent, mes pétunias fondent en larmes  et les impatiens tournent au marron. La nature dégringole. Se liquéfie. Anéantie.
Alors j’ai juste envie d’être ailleurs, là où il ne pleut pas. Ou pas trop.
Monter  au-dessus du hameau de Cloche, quelque part du côté de Barcelonnette. Suivre des yeux les papillons voletant au-dessus des tapis blancs d’ombellifères. Au soleil.  Observer les herbes sèches qui brillent. Regarder vers la lumière et en être ébloui.
Ou même, juste prendre un coup de soleil.
Rien que cela.

mercredi 13 juin 2012

13/06/2012 (78/366)

Aujourd'hui cheveux

Voulez-vous vraiment savoir de quoi parlaient les chefs, au café du matin ?
Vous hésitez ?
Pourtant c’est facile.
Du futur crêpage de chignon au sommet de l’Etat.
Si jamais les deux dames se rencontrent.
C’est comme ça qu’on finit par avoir la tête vide.
Et même chauve, à force de s'arracher les cheveux.

mardi 12 juin 2012

12/06/2012 (77/366)

 Aujourd'hui une confidence
Je me suis postée dès ce matin, telle sœur Anne, pour la voir venir.
La confidence.
Mais la journée s’avance, et sans doute ne viendra-t-elle pas.
Alors, une fois n’étant pas coutume, je force le réel, je le tords à la façon qui me convient.
Je m’adresse aujourd’hui aux lecteurs indulgents qui me font parfois l’honneur de lire mes humbles propos.
Ma confidence à moi, c’est que j’en ai marre.
Marre de mon projet 366 photos. Une photo chaque jour. Folie pure.
Marre du 366 réels à prise rapide. Que dire …quand la consigne, elle, ne vous dit rien. Ne vous inspire pas. Ne parle pas.
Que rien ne vient réveiller une petite lueur qui ressemblerait à une idée.
Quand l’esprit s’endort à ne rien penser et que le corps s’épuise à ne rien faire.
Stop, j’arrête.
En ai déjà trop dit.

11/06/2012 (76/366)

"Aujourd'hui si je portais des lunettes roses, j'écrirais"

Incontournable sujet du jour: premier tour des élections législatives.
Résumons.
Version rose : « tout va bien ». Majorité de gauche probable. Spectre de la cohabitation qui s’éloigne.
Version moche : JLM battu, la poissonnière jubile.
Une pensée pour R, qui se moque de moi quand je prononce les mots « espoir » ou « changement ». Il dit « tu mets la tête dans le sable »  Je lui réponds : « on a besoin de croire en quelque chose. Même si, au fond, on se doute que ce sont des illusions. Le truc, c’est l’espoir  »
Mais pour R, il n’y a qu’un truc à défendre : la vérité. Ne chausse jamais de lunettes roses.
Il faut savoir que R a quasiment perdu la vue, maintenant.
Réfléchir à ça.

dimanche 10 juin 2012

10/06/2012 (75/366)

"D'aujourd'hui j'oublierai certainement demain que"

Ce matin, pour la deuxième fois cette année, j’avais égaré un CD auquel, pourtant, je tiens passionnément, car il contient  quelques  photos  d’ancêtres, ma folie du moment. Plus précisément je ne savais plus où je l’avais soigneusement rangé.
Je l’ai découvert après quelques recherches  angoissées,  non sans me demander si je me souviendrais plus tard de son lieu de rangement, tant il m’a semblé nouveau.
Certains disent que pour apprendre, et donc retenir quelque chose, il faut l’avoir oublié trois fois.
J’ai le droit de perdre encore une fois  au jeu du souvenir. Disons demain, par exemple.
Mais j’oublierai sûrement de tenter ma chance.

samedi 9 juin 2012

08/06/2012 (74/366)

"Je n'ai rien dit quand"

Hier j'avais préparé une bafouille sur le bureau. Un truc bien nul.
Finalement je n'ai rien dit.
D'ailleurs je n'avais rien à dire
Comme disait Coluche, parmi tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus sympathiques sont ceux qui se taisent.

PS: pas sûre du mot "sympathiques". Peut-être "agréables" Corrigez-moi si nécessaire
 
Source confirmée ici coluche
Je n'avais pas trop déformé la phrase, malgré les années (ouf!) :-)

jeudi 7 juin 2012

07/06/2012 (73/366)

Jeudi 7 juin 2012
Aujourd'hui orgueil de


Cérémonies du 6 juin obligent, nous croisons depuis quelques jours sur les routes des jeeps  anciennes au confort spartiate. D’époque ou non.  Des avions militaires survolent nos côtes…bref, tous les ans les Américains débarquent en Normandie… Dans les cafés s’attardent des hommes habillés en soldats .On les regarde : ils sont arrivés. Certains vétérans, américains ou anglais, que sais-je, plus vrais que nature, se promènent ici ou là. 
J’eus la surprise d’en observer trois ou quatre ce midi, égarés dans la galerie commerciale, la poitrine recouverte de leurs innombrables décorations dorées et autres rubans colorés.
J’ai longtemps rangé cette coutume dans le tiroir de l’orgueil, quelque chose d’assez prétentieux pour dire au monde « voyez comme je suis illustre », comportement qui, à mon goût, même s’il fait partie de l’usage militaire, est un peu agaçant.
Mais cette fois, je les ai vus si âgés, si hésitants, si vacillants, si « tête blanche » dans un monde qui ne les regardait pas, et finalement si décalés dans cet univers d’un autre temps, que d’arborer toujours, encore et partout, leurs médailles, que certains aujourd’hui ont pu assimiler à quelques « breloques », toutes aussi bringuebalantes qu’eux-mêmes, m’a paru extrêmement touchant.
J’ai failli leur demander l’autorisation de les prendre en photo.
Mais je me suis retenue, de peur de les bousculer.

06/06/2012 (72/366)

Mercredi 6 juin
Aujourd'hui un jeu


Toute la petite famille est  repartie vers d’autres univers. Nous rangeons la maison, j’efface une à une les traces de leur passage. Ce soir, je remonte au-dessus du buffet ma vieille mallette de jeux de société. Les fils de D l’ont redécouverte avec étonnement. Ils ont dû jouer au jacquet. Avec de vrais pions, de vrais dés, comme avant. La mallette contenait les règles de certains jeux, des notices un peu jaunies, vestiges d’une autre époque... Ils ont lu celle du jacquet, en prétendant qu’il s’agissait plutôt d’un roman, quelque chose d’incompréhensible…Trop littéraire peut-être ? E. alla aussitôt chercher la règle du jeu sur Internet à l’aide de son téléphone portable, puis nous montra fièrement le schéma coloré du plateau de jeu sur son écran numérique à haute définition.
Il me fut agréable, ce soir, de me souvenir de ce sentiment étrange de traversée des époques, pour une brève promenade dans le temps, presque comme un raccourci que l’on placerait sur son bureau.

mardi 5 juin 2012

05/06/2012 (71/366)


Mardi 5 juin
Aujourd'hui un parfum

Je ne savais lequel choisir,
Alors j’en essayai plusieurs
Le nez noyé dans les fleurs
A renifler les odeurs …
Pour commencer,
J’ai rencontré
Un brin enivrant
Déjà vieilli comme le bon vin
Celui d’une aubépine…
Puis,
Piquant de vert,
Subtil au fond amer
Un brin irritant
Vint une ombelle de sureau
Mais le meilleur surgit pour finir 
Léger, discret et fin
En attendant celui des roses
J’ai préféré me souvenir
D’un seul parfum…
Celui de l’églantine

mercredi 30 mai 2012

29 mai 2012 (70/366)

Bijou


A est une petite fille toute mignonne. C’est ma belle petite-fille. Belle parce que c’est un soleil à elle toute seule. Un bijou vivant. Et puis belle parce que c’est comme cela que l’on peut nommer, sans doute,  la fille d’un beau-fils. Le langage est bizarre. Certes, j’ai commencé l’étude de la généalogie, mais mon ignorance est  au moins aussi grande que le travail à fournir pour retrouver mes ancêtres.
Et, finalement, on s’en fiche. A est toute belle, cela suffit.
Et ce matin le bijou vivant me présente fièrement sa petite main de six ans, qui porte une magnifique bague violette. Un superbe objet en plastique, en forme de nœud.
Je ne sais pas ce qui est le plus joli dans tout ça, entre le sourire de A, les yeux de A et ce petit nœud violet qu’elle a voulu me faire découvrir.
C’est un assortiment de bijoux qu’elle m’offre aujourd’hui.

dimanche 27 mai 2012

27/05/2012 (69/366)

"Aujourd'hui trop de"


Ce matin je fis un effort. Chaque année à la Pentecôte, la ville de Dives-sur-mer  accueille quelque cent à deux cents masques vénitiens. Les mascarades de Dives. Les costumes chatoyants et extravagants attirent une foule extraordinaire et chacun se presse, armé qui d’un appareil photo, qui d’une caméra, pour  enfermer dans les boîtiers numériques ces personnages mystérieux. Ceux-ci  ne boudent pas le plaisir des photographes, ni le leur, et s’empressent d’adopter  des poses gracieuses dès qu’on objectif Canon, Nikon ou autre Leica pointe son nez.  Car cette gigantesque parade est un jeu.
Le discours du maire fut élogieux. Il ne manqua pas de faire applaudir moult fois organisateurs, couturières et costumés venus du monde entier. Mais il fit aussi son mea culpa. La veille, tant de monde s’était précipité au port pour admirer le défilé des masques que par sécurité il avait fallu évacuer une partie du public, afin d’éviter un accident. Il y avait tout simplement trop de monde…Beaucoup ont dû  repartir sans avoir vu le moindre loup.
En conclusion, le maire avoua que le port de Dives n’est plus assez grand pour absorber les milliers de personnes venues consommer du rêve déguisé à la mode vénitienne.
Malgré mon dos bon à rester en chaise longue, je n’ai pas failli à la tradition et ai succombé à mon tour, comme mes semblables, à cette manie de collectionner quelques invraisemblables traces colorées d’un univers irréel mais magique. Non sans arrière-pensée. Pourquoi sommes-nous si nombreux à poursuivre ces fantasmes, aussi  futiles qu’élégants ?  Peut-être une sorte de légèreté, de luxe qu’on imaginerait gratuit, pour oublier, juste un instant, ce monde devenu triste, embourbé dans ses contradictions et ses angoisses. 

vendredi 25 mai 2012

25/05/2012 (68/366)


Aujourd’hui, je ne sais pas. Ni demain, d’ailleurs.
Car j’ai décroché. C'est vrai.
Plus exactement c’est mon dos qui a décroché . Et moi avec.
On a dévissé.
Cinquième vertèbre lombaire.  Nous nous connaissons bien, elle et moi.
Je ne savais pas mercredi qu’un cauchemar me guettait le lendemain, sinon j’aurais tenté à l’aide de quelque magie noire d’exorciser cette troisième malédiction, avant qu’elle ne se produise.
Qui sait, j’aurais peut-être ainsi fait d’une pierre deux coups, et répondu  dans l’allégresse à la consigne « hitchcockienne… » d’avant-hier.
Mais jeudi, ce fut en quelque sorte très mécanique :  à quatre pattes dans mes pétunias  roses pour célébrer la joie d’un soleil resplendissant, j’ai négligemment saisi un quelconque outil  de jardinage, posé à ma gauche, et la cinquième vertèbre lombaire , peu contrariante,  a suivi le mouvement.
Je savoure le plaisir de ne plus pouvoir faire un pas sans m’incliner vers le sol comme un vieil arbre fatigué.
Bientôt le nez contre la terre.
Je pense à Obni et j’ignore de quoi demain sera fait.

23/05/2012 (67/366)


Mercredi  23 mai
Hier « Assez de »
Enfin, hier le soleil est revenu. Le bien-être pur. Alors je n’ai rien écrit. J’en avais eu assez. Assez de contraintes. Assez de pluie, de pluie et encore de pluie. Hier j’ai acheté des fleurs, je les ai plantées et j’ai bu le soleil et le vent tout l’après-midi, comme si jamais je ne pourrais en avoir assez.

lundi 21 mai 2012

21 mai 2012 (66/366)

"Aujourd'hui une photo qui vous touche"

J’ai ouvert de nouveau la boîte à souvenirs. Magie d’un monde disparu.
S’il fallait n’en garder qu’une, ce serait celle-ci.
Moyen format, noir et blanc, imprimée sur carte postale, format 9x13,5. Comme on faisait avant. 
Cinq personnes  sur la photo, de tous âges, dont un tout petit enfant porté dans les bras d’une jeune femme. Sur les genoux d’un  homme se cabre un petit chien, le « ratier », tenu au collier par une fillette d’une dizaine d’années. Et  surtout, au centre, un homme plus âgé, coiffé d’un  béret, avec de grandes moustaches blanches. Bras tendu, il maintient fièrement  par la longe deux gros chevaux de labour, un blanc et un noir. 
Un bâtiment de ferme à l’arrière-plan. Au sol, partout, de la paille.
Une des rares photos de mes ancêtres maternels. Qui vivaient du travail de la terre. Et n’auraient pas voulu se laisser photographier sans leurs animaux, compagnons de travail. Tout un symbole.
Je ne les ai pas connus. Enfin, si. Presque.
Car ma mère, elle, avait parlé. Son  amour pour eux. Et le leur.

dimanche 20 mai 2012

20 mai 2012 (65/366)

"Aujourd'hui une consigne"

Pour rester dans le projet, la plus simple de toutes : n’en respecter  qu’une, mais  la bonne. Celle du jour.
En cherchant la consigne 366 d’aujourd’hui, je me suis aperçue qu’hier je me suis trompée. J’ai suivi celle de la veille. Même pas fait exprès.
Overdose des consignes ?
Un peu comme mon ordinateur, par exemple. Aujourd’hui, il en a assez des consignes. Toutes celles qu’il possède dans les processeurs de son cerveau électronique. On le branche, on le débranche : rien n’y fait. Subitement, il prend la tangente, bientôt prêt à décoller.
Moi aussi, je décollerais bien .Un peu.
Ne plus avoir de consignes. Juste un moment, pour voir.

samedi 19 mai 2012

19 mai 2012 (64/366)

"Aujourd'hui elle a dit"


Elle a vu récemment  dans un village voisin, une chose qui l’a choquée. Elle a photographié un mur. Un mur de pierres anciennes, où une ouverture avait été bouchée de briques creuses. Mais pas complètement. En laissant des interstices réguliers.  Quelque chose de bizarre.
Puis  elle n’a pas su quoi faire de la photo. Ne comprenant pas pourquoi  ce mur l’avait hypnotisée.
L’image n’était pas belle, mais est restée dans sa tête. Comme s’il fallait de toute façon lui trouver une raison d’être. Presqu’un exorcisme.
D’abord  un titre. Donner un nom à l’image devait permettre de rompre la magie.
Elle a réfléchi pendant deux jours.
Aujourd'hui , elle a accepté les mystères.
Le mystère qui fait que certaines choses doivent être cachées, mais que c’est en les cachant qu’on les voit le mieux.
Le mystère qui fait que ce sont des choses laides qui paraissent soudain les plus belles.
Et celui qui dit que l’incohérence d’un mur, provisoirement rafistolé dans un monde de pauvreté, peut conduire à l’art.
Elle a nommé l’image « le mur des mystères ».
Alors la lumière du mur s’est éteinte.

mardi 15 mai 2012

15 mai 2012 (63/366)


Mardi 15 mai
"Hier enfant"

Je n’ai rien écrit.
Il y a eu un blanc.
Un ange passe.
Forcément.


« Aujourd’hui un mot anglais »
Je vote pour Okay. Ou O.K. si on veut. OK ?
J’aime bien être d’accord. C’est plus cool.
Ah, stop, là je dépasse la consigne : on a dit 1 mot, pas 36.
OK, je l’ai entendu 8 fois aujourd’hui. Et je l’ai écrit au moins 5 fois. J’ai compté.
Monsieur Internet me dit que cela vient peut-être de Oll Korrect, déformation de « all correct ». Zut, cela fait 2 mots (OK), mais 1 sigle.
Parfois une origine marine : 0 (zéro) killed dans le bateau.
Et notre bateau hollandais qui appareille aujourd’hui, OK ? Zéro Killed ?

dimanche 13 mai 2012

13 mai 2012 (61/366)

"Aujourd'hui la première question qu'on va vous poser"

Même pas dure, celle-là.
C'est un rituel.
Tous les matins, D me demande "Alors, as-tu bien dormi ?"
Et moi je réponds "Oui (ou bof, ou non, très mal, ça dépend), et toi?"
C'est assez simple, comme dialogue.
Mais c'est important.
Quand cela n'existera plus, cela manquera.

samedi 12 mai 2012

12 mai 2012 (60/366)

"Fragment d'aujourd'hui raconté en poésie"


Aujourd’hui? Jour de grand  vent 
Les  bromes étincelants
Se couchaient sur les blés vert brillant
Et des poissons d’argent
Nageaient  dans les champs.

vendredi 11 mai 2012

11 mai 2012 (59/366)

"Aujourd'hui il faut que"

Elle est bien bonne celle-là !
La pire de toutes, peut-être. Trop banale pour souscrire. Et pourtant, il FAUT écrire.
Par exemple, maintenant il FAUT que j’aille à la poste.
Depuis si longtemps  que cela ressemblerait bien à toujours, ou si rarement, je ne me demande plus ce que j’ai envie de faire.
Au moindre air de liberté, la question  porte sur ce qu’aujourd’hui il FAUT faire. La réponse est simple à trouver : j’écris des listes exprès pour ça. Et des listes de listes.
Le comble : ce projet  366 qui me contraint à prendre une photo par jour. Certains camarades se chargent d’ailleurs de me rappeler la règle, car je prendrais bien mes aises. Un peu surveillée.
Faut-il être folle  pour ne pas tout envoyer promener?
Dans ce  « IL FAUT QUE », je vois un asservissement permanent. Un programme de plomb,  une sorte de joug. Une confusion étouffante, mélange entre vouloir et devoir. Où le devoir écrase le vouloir.
Il FAUDRAIT  que je change cela.
Bon, maintenant, zut, il FAUT VRAIMENT que j'aille à la poste.

jeudi 10 mai 2012

10 mai 2012 (58/366)

"Aujourd'hui une multitude de"

J’avance.
Quelques bribes de souvenirs refont surface.
Comme tous les enfants curieux, j’avais posé des questions. Sur la famille de mon père.
Car cela restait mystérieux.
J’entendais souvent mes parents parler de « Tante Marie ». Que je n’ai peut-être pas connue. Je ne sais pas.
Mon père avait esquivé.
Ma mère avait avoué qu’elle se perdait un peu dans cette famille-là. Elle avait dit : c’est un peu compliqué, il y en a plusieurs, des « Tante Marie ».
Ils ne m’ont pas beaucoup aidée.
En suivant les pointillés, j'en découvre une multitude.

mercredi 9 mai 2012

9 mai 2012 (57/366)

"Aujourd'hui ventre"
Bientôt une réunion entre des camarades syndicalistes.
J’ai bien ri en recevant ce matin une avalanche de mails sur le sujet.
Pour fixer l’ordre du jour ?
Que nenni !
Il s’agissait de débattre du déjeuner de midi.
Apportait-on chacun des victuailles ? Et dans ce cas, qui apportait quoi ? Car il fallait bien savoir, pour qu’il y ait de tout et pas seulement du salé, ou du sucré.
Puis quelqu’un a proposé de commander des pizzas. Presque tout le monde a voté « pizza ». Sauf une qui est au régime et a proposé du vin à la place. Donc elle a voté « vin ».
Sauf une autre qui avait cru que c’était déjà décidé et avait préparé un cake salé. Alors elle a voté « cake salé » en proposant (éventuellement) de commander moins de pizzas.
Je ne sais s'ils vont discuter de l'ordre du jour, mais ils vont sûrement bien manger (et bien boire!).

mardi 8 mai 2012

8 mai 2012 (56/366)

"Aujourd'hui la ligne qui va de "

Dans les généalogies familiales idéales, celles des livres, il y a des lignes partout.
Ascendantes, descendantes, remarquables, principales ou secondaires, c’est  une forêt qui s’annonce. Possible.
Moi je n’ai que des pointillés. Des lignes faites de trous, si on veut.
Presque rien.
Entre l’oubli, les non-dits, les séparations, les cachotteries, les disparus dans des guerres étrangères,  les ancêtres sans héritiers,  les destructions, les irrémédiables fâcheries, pour des motifs que nul n’a osés dire... et cerise sur le gâteau,  un zeste  de dérangement mental, une petite voix malsaine me dit que j’ai  déjà échoué. Avant d’avoir commencé.
La ligne qui remonte vers  mes aïeux est semée d’embûches. Tout de suite.
Je pense qu’ils n’auraient pas voulu qu’on l’emprunte.
Comme s’ils en avaient même déjà préparé les pièges.
Incognito à perpétuité.
Je crois que je commence à comprendre.
Alors je suivrai les pointillés jusqu'au bout, coûte que coûte. Ce cadeau insupportable.


PS:comme souvent, trop de mots. Tant pis.

lundi 7 mai 2012

7 mai 2012 (55/366)

Aujourd'hui pour semblant de"


Qu’ils soient syndicalistes, militants, ou simplement « engagés », sans pour autant avoir « la carte », certains ne cachent pas leurs opinions politiques, voire les affichent ouvertement dans les conversations, quand ils ne vont pas les clamer dans la rue, au rythme des manifestations populaires. On les reconnaît alors sur une photo de journal, brandissant une banderole. J’appartiens un peu à cette équipe-là.
D’autres restent infiniment plus discrets, leur position hiérarchique expliquant peut-être en partie leur réserve, qui les conduit à ne jamais prendre parti ni pour l’un, ni pour l’autre. Éternellement d’accord avec tout le monde, ne s’opposant à personne. Leurs paroles en écho à celui qui vient de s’exprimer. On peut les côtoyer depuis toujours sans savoir ce qu’au fond ils pensent.
Parce que, finalement, ils doivent bien penser quelque chose.
B fait plutôt partie du second groupe. Mais ce matin, non sans avoir frappé, il a ouvert la porte de mon bureau, rien que pour me dire bonjour. Tout simplement. Ce qu’il ne fait jamais.
Il devait savoir ce qu’il trouverait derrière la porte : un sourire large.
Voulait-il vérifier ?
Je l’ai regardé plus attentivement. Dans ses yeux, j’ai vu une sorte de lumière. Que cette fois, il n’a pas pu masquer.
Comme il doit être ardu, parfois, de faire « comme si de rien n’était » !
De jouer ce rôle semi transparent, style vague écran de fumée: faire semblant "de rien"...



PS: trop long, désolée 

6 mai 2012 (54/366)

 " Aujourd'hui carré parfait"


                      O
                 O       U
            O       U       F
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(ou presque)

samedi 5 mai 2012

5 mai 2012 (53/366)

« Aujourd’hui je pourrais tout aussi bien »
Le temps était gris .Je suis allée tout de même  comme chaque année, au Marché des Potiers.
Une chorale y chantait, avec bien du mérite, dans une salle froide où les gens se restauraient.  Et surtout, parlaient.  Bien sûr. Quel vacarme…
J’ai écouté les chanteurs avec attention, car par hasard (ou presque), j’aurais dû croiser ce groupe voici quelque temps. Les propos, le contexte  et les noms, je les connaissais déjà, par messagerie interposée.
On ne pouvait me reconnaître.
J’aurais pu saluer, me nommer, me faire connaître à mon tour.
Mais je n’ai rien dit.
Cet éternel besoin de rester  dans l’ombre.
Quelque chose de génétique.
Incognito à perpétuité.

vendredi 4 mai 2012

4 mai 2012 (52/366)

"Aujourd'hui insecte"


Je lisais ce matin les notes généalogiques dont je dispose, grâce à B, un cousin éloigné, par alliance, comme on dit.
Quête familiale oblige.
La question de départ était : mon père avait-il des cousins germains ?
Probablement non.
Mais la question du jour est naturellement sortie du chapeau à souvenirs.
Je me la suis posée déjà mille fois.
Pourquoi appelle-t-on cousins certains Tipules (insectes de la famille des Tipulidae).
Ces insectes fort maladroits à très grandes pattes, qui se cognent le soir le long de nos murs de pénombre.
Internet répond : « le mystère des noms vernaculaires ».
Me voilà bien avancée.
L'enquête n'est pas finie.

PS: le bonus du jour est ici 
bonus
Je n'ai pas trouvé de cousin là non plus

jeudi 3 mai 2012

3 mai 2012 (51/366)

"Aujourd'hui ce qu'il y a dedans"

Ce midi j'ouvre la porte du bureau. Une fraîche odeur de fleur flottait dans l'air.
J'ai regardé un peu partout.
Quelque personne parfumée était-elle entrée dans la pièce, laissant ainsi trace de son passage ?
Mais non.
Ce qu'il y avait dedans: un petit bouquet de muguet dans un gobelet d'eau.
Posé devant l'écran d'ordinateur.
Quelqu'un était venu déposer discrètement quelques fleurs cueillies dans son jardin.
Sans signature.
Il y a parfois de jolis petits bonheurs, même au bureau.

vendredi 27 avril 2012

27 Avril 2012 (50/366)

"Aujourd'hui orange"
Décidément cela devient une manie. J’ai encore voté aujourd’hui.
Mais cette fois, c’était un vote du cœur. Quelque chose de léger.
Sans la menace de lendemains cruels. Pour le fun.
J’ai voté pour une fleur.
Ou plus exactement, une photo qui représente une fleur. Car ce matin débutait le vote du "défi images",  petit jeu mensuel d’un célèbre site de botanique.  Il n’y a rien à gagner, juste le plaisir de voir une image que l’on aurait « commise »  à la une du site pendant quelque temps…
Au vu de la consigne du jour, j’espérais le trouver parmi les quatre-vingts  fleurs candidates.
Il y était.
Lilium bulbiferum. Le lys orangé.
L’une de nos mémorables rencontres en vallée de l’Ubaye, au paradis des fleurs.
Il n’y a pas de hasard.

PS: départ demain samedi  pour quelques jours de détente en Picardie, pays de mes origines. Non sans le petit carnet...à bientôt pour la suite!

26 Avril 2012 (49/366)

"Aujourd'hui table de"
Pour celle du 2 mai, ne pas compter sur moi.
Intoxication garantie.

mercredi 25 avril 2012

25 Avril 2012 (48/366)

"Aujourd'hui famille"

Famille : ce mot-là devrait évoquer l’amour. Des souvenirs doux. Ou la douleur, car ceux que l’on aime partent toujours trop tôt.
Mais pas la haine.
Hélas, ce matin, sur le poteau du feu rouge, juste devant les yeux : un autocollant en lettres bleues « Sarkozy, les valeurs françaises ».
Autant crever l’abcès tout de suite.
Consigne en tête, immédiatement pensé « Travail, famille, patrie ».
On le savait capable de tout. On y est.
La une de Libé dit tout.
Pourvu qu’il perde.


mardi 24 avril 2012

24 Avril 2012 (47/366)

"Aujourd'hui à 11h 30 précises"


« Précises ». J’évacue d’abord le mot qui me tracasse. J’ai beaucoup d’heures différentes ici : aucun cadran n’affiche exactement la même chose que son voisin. Chacun pour soi. L’ordinateur, le téléphone fixe, le téléphone portable, la pendulette et ma montre avancent au même rythme mais ne sont pas partis ensemble. Un drôle d’orchestre.

Mais cela n’a aucune importance.
Car depuis onze heures vingt-cinq jusqu’à trente-cinq, ou presque, finalement, c’était pareil.
Un tableau Excel.
Un silence de couloir vide. Une porte qui s’ouvre, se referme.
L’ordinateur soufflant ses poussières.
Ici, le temps devient intermittent. Il s’arrête quand j’entre dans le bunker. Et repart quand je sors, plus vieux de quelques heures.
A onze heure trente, il n’y avait rien, ou si peu.
Ah, si, juste peut-être, un roucoulement de tourterelle.
Histoire de nous rappeler le printemps.
Sera-t-il chaud, ce printemps-là ?

lundi 23 avril 2012

23 Avril 2012 (46/2012)

"Fragment d'aujourd'hui raconté en sondage d'opinion"


Plutôt marrante, la consigne du jour.
En-dehors des élections, on nous sonde déjà de tous côtés. Sur tout et n’importe quoi.
Lorsque des scrutins s’annoncent, c’est encore pire.
Il n’empêche. Voici plusieurs mois que je dresse l’oreille dès que le mot « sondage » sort du poste. Certains traumatismes rendent nerveux.
Ce matin, la glose concernait à nouveau les sondages.
Sont-ils les premiers perdants ? Avaient-ils prévu le score FN ? De combien se sont-ils trompés concernant J-LM ? Et quid de l’écart entre FH et NS ? Etc.
J’essaie, malgré tout, de m’informer sur le net et j’apprends ceci :

« Les catholiques pratiquants réguliers ont voté à 47% pour Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle, selon un sondage exclusif La Vie-Harris Interactive, contre 14% pour François Hollande. »

A la fin de l’article :
« 64% des Français se déclaraient catholiques en 2009 (soit 41,5 millions), contre 87% en 1972. Mais, seulement 4,5% des Français se déclarent pratiquants en 2009 contre 20% en 1972). »
On remarque ainsi la très haute importance du résultat de ce sondage.
Il concerne 4,5 % des Français. Ou moins.
Ceux qui se placent dans le paquet des « catholiques pratiquants » seront peut-être heureux de le savoir. Pour les autres…
Quoique.
J’ai noté en passant que les «catholiques pratiquants» appartiennent à une «espèce» en voie de disparition.
Au vu d'une telle débâcle, le grand-père de D. doit gémir dans sa tombe.


dimanche 22 avril 2012

22 Avril 2012 (45/366)

"Aujourd'hui je renonce à"
Entre tous les petits renoncements d’un jour où le ciel nous étourdit de ses colères de pluie, se souvenir d’un seul.
Alors, le meilleur.
Je laisse les traumatismes anciens.  Je renonce à me perdre dans le doute.
Je suis allée à l’urne et j’ai choisi.
On verra bien.

vendredi 20 avril 2012

20 Avril 2012 (44/366)

"Aujourd'hui rouge"


Comme dans la plupart des chaumières les élections présidentielles reviennent sans cesse sur le tapis des conversations familiales. Premier tour oblige.
D et moi actualisons nos indécisions partagées. Ce matin, il a une idée. Je lui dis : « On n’est pas obligé de voter pareil »  D : « Sûrement pas !». Moi : « D’ailleurs, toi, je te connais, tu votes CGT » D : « Oui, mais il ne se présente pas ».
Allusion au macaron CGT dont il avait décoré la voiture de ses vingt ans, chose que sa famille catholique avait jugée insupportable. Il avait dû l’enlever.
Car le grand-père avait vu rouge…
Pourtant D n’était pas arrivé le poing levé.
C'est ce qu'il dit.

jeudi 19 avril 2012

18 avril 2012 (43/366)

"Aujourd'hui cela n'aurait pas dû se passer ainsi"


Peut-être aurait-il dû se passer quelque chose ?
Je ne sais pas. Il ne s’est rien passé du tout.
Juste le temps.
On attend.

mardi 17 avril 2012

17 Avril 2012 (42/366)

"Aujourd'hui chaleur de"


Un printemps version chaleur d’automne.
Vu R. Son discours antipolitique ne m’a guère convaincue. J’ai écouté. Ses critiques sont souvent pertinentes. Mais le conduisent à un nihilisme froid.
Je ne sais pourquoi il suit avec assiduité les interventions des candidats car il n’y trouve aucun écho des questions qu’il se pose. Et il le sait bien. Il vérifie.
Il voterait bien blanc. Pas très chaud, comme couleur.

lundi 16 avril 2012

16 Avril 2012 (41/366)

"Aujourd'hui faux et usage de faux"


Je suis une grande débutante dans les achats aux enchères sur Internet, plutôt naïve. Les enchères, ce n’est pas mon truc. Pour la première fois, j’ai voulu acheter une carte postale sur un site connu, recommandé ici et là. Justement trouvé une vente qui se terminait deux heures plus tard. Prix dérisoire, mais la photo n’a rien de très ancien.
Je me suis donc précipitée, et après avoir fait une offre, j’ai mieux décortiqué l’annonce. Ce qui démontre ma sottise.
On ne vendait pas une carte, mais deux scans. C’était écrit. D’ailleurs je voyais bien deux scans sur mon écran d’ordinateur, correspondant aux rectos et versos d’une carte. Il me semblait assez logique de les afficher sur le site. Histoire de voir ce qu’on achète.
Sauf qu’il s’agissait d’acheter les scans.
Une fausse carte. Avec usage de « fausse carte » parfaitement déclaré.
Seulement l’image d’une image…
J’ai retiré mon offre.
Ça commence bien.

dimanche 15 avril 2012

15 Avril 2012 (40/366)

"Aujourd'hui je ne sais pas"

Ce que je ne saurai jamais : faire la liste de tout ce que je ne sais pas.

Ce que je ne savais plus depuis six mois, et que je sais depuis ce matin : où  j’avais  rangé mon album de cartes postales anciennes… Retrouvé presque sans le chercher, dans l’allégresse totale. Joie aussi  géante que le traumatisme de l’avoir perdu. Dans des rêveries cauchemardesques, je croyais l’avoir jeté par erreur, fait aussi épouvantable qu’irrémédiable. Il moisissait  dans une poubelle, ou gisait éventré dans une décharge. Un désespoir infini.

Ce que je ne sais toujours pas : pour qui je vais voter dimanche prochain. Cela ne m’est jamais arrivé. Je sais par cœur tous ceux pour qui je ne voterai pas. Aucun problème. Après, c’est compliqué, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Je fais la moue. Entre l’utile et l’inutile, je m’égare.  J’interroge l’entourage.  Je copierais bien sur untel ou unetelle, s’ils y voient  plus clair que moi. Mais c’est pareil. Ils hésitent. Sommes-nous tous indécis ?
J’ai la tête en point d’interrogation, qui enfle chaque jour. C’est pesant, une tête en point d’interrogation.
Je finirai peut-être par tirer au sort, dans l’isoloir, un bulletin parmi les trois ou quatre restants. Peut-être même que je ne regarderai  pas lequel arrive dans l’enveloppe. Un comble.
Je ne sais pas.
Et peut-être que je ne saurai jamais.

Oui, encore trop de mots. Pas bien.