"Aujourd’hui ce que l’on porte".
Elle frappe à la porte, bien que celle-ci reste grande
ouverte. Elle porte une dizaine de feuilles imprimées, attachées avec des
trombones, qu’elle compulse un peu fébrilement. Dit bonjour. Je souris :
« Bonjour, c’est pour quoi ? » Réponse : « J’apporte juste
des petites élections », haussant presque les épaules, l’air gênée de
venir pour si peu de chose. Comme si ce n’était rien. Moi : « D’accord,
merci ». Elle pose les documents et commence à tourner le dos, fait mine
de partir, mais se ravise : « Vous allez bien ? »
Moi : « Oui, bien, merci ». Elle poursuit : « Vous
prenez des vacances prochainement ? » Moi : « Ah non, j’en
reviens ». Et c’est parti.
Impossible d’y couper. Peut-être avait-elle envie de causer.
On peut porter quelque chose à quelqu’un pour le plaisir de bavarder.
Un prétexte.
Ou ne pas oser déranger quelqu’un sans un soupçon d’amitié.
Une politesse.
Ou tout cela à la fois.
Tandis que d’autres jouent aux fantômes pour échapper aux
échanges.
Monde étrange.
Les échanges au travail c'est parfois en effet prendre un peu de temps pour écouter quelqu'un qui a ce besoin là. Pas toujours évident de le faire quand on est submergé de travail mais ce doit être fait, du mieux que l'on peut.
RépondreSupprimerOui, savoir écouter. C'est une qualité de plus en plus rare.
RépondreSupprimerJ'aurais bien parlé de don, mais cela n'explique pas grand-chose. Un joli mot pour dire qu'on ne sait pas d'où ça vient. Un mystère.