lundi 2 avril 2012

2 Avril 2012 (27/366)


"Aujourd'hui signature"


Vous rentrez de congé. Retrouver le bunker et ses bureaux froids n’a rien d’enthousiasmant en soi. Mais c’est devant le poste de travail que la catastrophe s’annonce. Des papiers, plein de papiers. Vous n’avez pas posé votre sac que vous surveillez déjà ces feuilles qui attendaient votre retour. Votre œil les regarde de travers. Elles vous sautent dessus, dès votre entrée dans la pièce. Documents empilés, ou éparpillés. La pile sagement rangée ne vous inquiète pas. De loin, vous voyez le post-it jaune, couvert d’une écriture connue. Sans signature, mais vous vous souvenez de quoi il s’agit, vous savez déjà qui vous a confié ces dossiers. On savait qu’il n’était pas besoin de se nommer.
Mais une feuille sur le tapis de souris, une autre sur le clavier, vous intriguent. Celles-là, vous les épluchez sans rien comprendre. Vous essayez de décoder l’énigme. Est-ce seulement pour vous ? Aucune annotation, pas un mot, pas le moindre « de la part de » suivi d’initiales, aucune signature. Posées là comme jetées à la mer, au cas où vous seriez destinataire, l’autre n’ayant pas su lui-même quoi en faire. On n’a pas jugé utile d’y indiquer la moindre information, même minuscule, pour que vous sachiez qui vous offre ce cadeau. On est venu là déposer dans l’anonymat complet, sous X en quelque sorte.
Il ne faudrait jamais revenir de congé. 

(trop de mots, désolée)

2 commentaires:

  1. J'ai le souvenir de chef de service qui profitaient des temps de congé pour faire le tri dans leurs affaires et qui se délestaient de documents quelque peu usagés… On parlerait de documents "froids"… je dois avoir encore pas mal d'armoires pleines de ce genre de documents (qui finalement n'ont pas grand intérêt)

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  2. Oui, des documents ayant un véritable intérêt sont souvent bien rares. Désespérant et triste.
    Certains ne savent pas jeter l'inutile, le vrai.
    Merci Obni, de ton empathie.
    A bientôt

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