mardi 3 avril 2012

3 Avril 2012 (28/366)


"Aujourd’hui ce que l’on porte".

Elle frappe à la porte, bien que celle-ci reste grande ouverte. Elle porte une dizaine de feuilles imprimées, attachées avec des trombones, qu’elle compulse un peu fébrilement. Dit bonjour. Je souris : « Bonjour, c’est pour quoi ? » Réponse : « J’apporte juste des petites élections », haussant presque les épaules, l’air gênée de venir pour si peu de chose. Comme si ce n’était rien. Moi : « D’accord, merci ». Elle pose les documents et commence à tourner le dos, fait mine de partir, mais se ravise : « Vous allez bien ? » Moi : « Oui, bien, merci ». Elle poursuit : « Vous prenez des vacances prochainement ? » Moi : « Ah non, j’en reviens ». Et c’est parti.
Impossible d’y couper. Peut-être avait-elle envie de causer.
On peut porter quelque chose à quelqu’un pour le plaisir de bavarder. Un prétexte.
Ou ne pas oser déranger quelqu’un sans un soupçon d’amitié. Une politesse.
Ou tout cela à la fois.
Tandis que d’autres jouent aux fantômes pour échapper aux échanges.
Monde étrange.

2 commentaires:

  1. Les échanges au travail c'est parfois en effet prendre un peu de temps pour écouter quelqu'un qui a ce besoin là. Pas toujours évident de le faire quand on est submergé de travail mais ce doit être fait, du mieux que l'on peut.

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  2. Oui, savoir écouter. C'est une qualité de plus en plus rare.
    J'aurais bien parlé de don, mais cela n'explique pas grand-chose. Un joli mot pour dire qu'on ne sait pas d'où ça vient. Un mystère.

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