jeudi 22 mars 2012

22 mars 2012 (17/366)

"Aujourd'hui le bien  le mal"


Quand elle salue quelqu’un, elle dit toujours : « bonjour, ça va ? »
Toute la journée.
On se rencontre dans la pièce mal commode et j’y ai droit.
Je réponds : « Oui, ça va bien, et toi ? ».
Elle répond : « ça va ».
Trente secondes après, je sors.
On se croise de nouveau à la porte.
Elle me redit « ça va ?».
J’ai failli dire : « Non, ça va mal, pas toi ? ».
Histoire de voir.
Mais j’ai rien dit du tout.
Parfois on deviendrait méchant. Bien qu’on soit plutôt gentil.


PS : ce blog restera silencieux quelque temps.
Je n'abandonne pas, je pars.
Je pars dans mon paradis à moi, mon eldorado.
Barcelonnette.
(Mais j'écrirai quand même, à l'ancienne. J'emporte le petit carnet fait pour )
A bientôt

dimanche 18 mars 2012

18 mars 2012 (13/366)

"Aujourd'hui un moment où j'ai regardé l'heure"

Pas su lequel choisir
Pas eu le temps de réfléchir
Tout un dimanche à courir
Pas de quoi se réjouir
Attention chute de neurones
Carton jaune

samedi 17 mars 2012

17 mars 2012 (12/366)

"Aujourd'hui fallait pas que"

Elle était encore là, celle-là, avec sa veste rouge, et sa boîte noire à clic-clac, à me poursuivre dans Mon parc,  à faire des simagrées,  se mettre à quatre pattes… pour me tirer le portrait ! Tous les samedis elle y revient : un vrai singe, je vous dis ! Alors là, fallait pas exagérer, j’ai autre chose à faire :  Madame à courtiser, c’est une toute autre affaire !
Tant  cette folle m’agaçait, que pour lui faire enfin  peur,  je lui jouais  la marche finale de l’empereur, œil menaçant,  bec  en avant !
C’est MOI, le PAON,  de la Poterie de Bavent !

vendredi 16 mars 2012

16 mars 2012 (11/366)

 « Aujourd’hui  une belle image »

J’ai failli dire « joker ». Non. Pas ça. Pas encore. Pas une belle image. Mon obsession quotidienne. Ma joie et mon cauchemar.
Mais elle m’a sauté à la figure. Ce n’était pas une image, pas une vraie image. Et pourtant les mots créent des images. N’apprend-on pas ainsi  à lire et à écrire, avec tous ces petits dessins formés par les  lettres ?
Dans la galerie, il était donc écrit, en lettres géantes ‘ « Pour votre plaisir..Votre boutique se rénouve pour mieux vous accueillir. » J’ai d’abord cru à une erreur. Mais non. La chose était placardée de la même manière, en cinq exemplaires. Énorme.
J’aurais bien invité quelques taggueurs à venir exprimer tout leur art, pour recouvrir ce slogan imbécile.
Mais peut-être n’ai-je pas compris … qu’il s’agissait d’une poésie ?

jeudi 15 mars 2012

15 mars 2012 (10/366)

« Aujourd’hui petite satisfaction personnelle »

J’ai toujours admiré les arbres. Je n’en ai jamais vu de laid. Cela n’existe pas. Ou bien c’est un élagage malheureux, qui l’aura amputé ou déséquilibré. Alors je ne me lasse pas de les photographier.  Et ce matin, je lis un commentaire à propos de l’une de  mes modestes  images,  que j’ose proposer à Monsieur Internet. Il dit : « stunning capture tree » Mon petit  traducteur préféré répond :   « c’est une magnifique capture d’arbre. »
Alors oui, pour cette fois, je m’autorise à le  penser, je suis contente de moi : j’ai  capturé un arbre.

mercredi 14 mars 2012

14 mars 2012 (9/366)


Mercredi 14 mars 2012 (9/366)
"Aujourd'hui moment de solitude"

J’explorais tout à l"heure un beau parc, répondant au doux nom de Beauregard.
Au détour du chemin, je découvre par hasard,
Une grande et jolie mare.
Au bord se cachait un canard…
Vous savez, un de ces canards qui vont toujours par paire.
On les appelle des colvert
L’un est coloré, chatoyant, c’est le mâle.
Elle est plus terne, une robe marron pâle.
Mon canard à moi était bien seul.
Je n’ai pu m’empêcher
De tenter de l’approcher…
Mais il est parti en fureur
Avec toutes ses couleurs
Tout au milieu de sa mare.
Je suis restée un long moment
Car il n’y avait personne…
Nous nous sommes observés
Discrètement
Moi désolée
Lui renfrogné
Je t’ai dérangé
Tu me pardonnes ?

mardi 13 mars 2012

13 mars 2012 (8/366)


13 mars 2012
« Aujourd’hui il a dit »

M. est une fille sympathique. Ses explosions de rire font la joie du quartier. Toute menue, trop petite, toujours perchée sur des talons aiguille. Quand je marche derrière elle, je surveille ses chevilles en craignant qu’elle ne tombe. C’est une équilibriste. D’ailleurs, chaque matin, elle part faire sa vaisselle de café, le plateau rempli de tasses bringuebalantes, perché lui aussi dans sa main droite. Elle danse. Ce matin, dans le couloir, K lui dit, légèrement ironique : « Étiez-vous barman dans une autre vie ? »  Elle lui répond : « Oui bien sûr, mon père était barman et m’entraînait pour des concours de plateau ». K, épaté : « Ah oui, vraiment ? » Et M : « Mais non, c’est pas vrai ! » Et elle éclate de rire.
Elle est vraiment chouette, M..

dimanche 11 mars 2012

11 mars 2012 (6/366)

11 mars 2012
"Aujourd'hui blanc"

Devant ma feuille blanche, je reste dans le noir.
Mais je ne vois que du blanc.
Blanc de la honte et blanc de la colère,
Blanc de la peur et blanc de la mort.
Onze mars deux mille onze,  Fukushima
Je ne saurais dire aujourd’hui d’autre blanc que celui-là.